La famille Hémon entreprit par la suite de nombreuses démarches dans le but de faire publier Maria Chapdelaine sous forme de livre.
Le roman fut édité pour la première fois au Québec. Cette édition fut permise grâce à une subvention du gouvernement québécois ainsi qu’au soutien de Louvigny de Montigny, homme de lettre canadien. Le roman fut publié à Montréal en 1916 chez l’éditeur Lefebvre accompagné d’illustrations de l’artiste québécois Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté ainsi que de deux préfaces prestigieuses, l’une française par l’académicien Émile Boutroux et l’autre québécoise par Louvigny de Montigny, membre de la Société royale du Canada. « C’est avant tout pour fournir aux jeunes écrivains de mon pays un modèle de littérature canadienne que j’ai souhaité la publication de cette œuvre chez nous » explique ce dernier dans sa préface.
En France, la famille Hémon contacta différents éditeurs et en particulier Bernard Grasset à qui Louis Hémon avait déjà envoyé ses précédents écrits. Lors de sa parution dans Le Temps, le roman fut en particulier remarqué par Madame Halévy qui le mentionna à son fils, Daniel Halévy, directeur de la collection « Les Cahiers Verts » chez l’éditeur Grasset. C’est ainsi que Maria Chapdelaine fut choisi comme premier roman pour lancer cette collection.
Maria Chapdelaine parut à Paris en 1921 et fut tiré à 3000 exemplaires. Grâce à la renommée de l’éditeur et à l’intense publicité que celui-ci organisa autour de la sortie du livre, le roman obtint tout de suite un immense succès. Le journal reçut par exemple une lettre de l'ancien président de la République Française Raymond Poincaré dont une copie est présente dans le fonds d'archives.
Au Québec, Maria Chapdelaine parut également en feuilleton dans le journal montréalais La Presse ainsi que dans Le petit écho de la mode durant l’année 1922.
Très rapidement, le roman fut réédité régulièrement et plusieurs éditions de luxes illustrées virent le jour. Entre 1922 et 1925, le roman fut traduit en anglais, allemand, espagnol, catalan, norvégien, hollandais, hongrois, italien, polonais, tchèque, suédois et fut par la suite également traduit en gaëlique, chinois, japonais, persan, grec ainsi qu’en braille. Il existe aussi à ce jour plus de 250 éditions de Maria Chapdelaine.