Après son séjour à Montréal, qu’il trouve « trop européenne », Louis Hémon part pour le lac Saint-Jean au mois de juin 1912. Après être passé par La Tuque et Roberval , il arrive à Péribonka au mois de juillet. Là il est embauché dans la famille Bédard où il travaille comme « engagé » pour défricher des terres où il est payé pour 8$ par mois en plus du gite et du couvert.
« Tous les témoins interrogés à date s’accordent à louer M. Hémon de son travail consciencieux et assidu, de sa discrétion, de son bon cœur » explique Alfred Ayotte, journaliste montréalais qui enquêta sur l’auteur dans la région du lac Saint-Jean.
Cette expérience parmi les colons du Lac Saint-Jean lui inspira son très célèbre roman Maria Chapdelaine.
Au début du mois de septembre, il part dans les bois au nord de Péribonka pour travailler sur une « très hypothétique et en tout cas très future ligne de chemin de fer » comme il l’explique dans une de ses lettres. Ses différentes lettres montrent qu’il apprécie particulièrement cette vie dans les bois sous la tente malgré des conditions de travail difficiles et la dureté du climat.
En janvier 1913, il reste un mois à Saint Gédéon sans donner de détails sur ses activités. Il part ensuite à Kénogami où il séjourne durant les mois de février et mars. Il est employé pendant cette période dans la fabrique de pulpe et de papier Price Brothers. Préférant la vie au grand air, il apprécie tout de même ce travail de bureau lorsque la température extérieure avoisine les - 40°C.