Marie-Victorin 1910 - - - Plante : l'érythrone d'Amérique
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La Première Guerre mondiale (1914-1918)

affiche pour le recrutement 1914-1918 Le fait marquant de cette époque est bien évidemment la Première Guerre mondiale. Elle oppose deux blocs : Allemagne - Autriche - Hongrie rejointes plus tard par la Turquie (1914) et la Bulgarie (1915) contre le bloc France - Grande-Bretagne - Serbie - Russie et ses " alliés " : le Japon (1914), l'Italie (1915), la Roumanie (1916), le Portugal (1916) et enfin les États-Unis, la Chine et la Grèce (1917) ainsi que plusieurs autres états sud-américains.

Le Canada soutient activement les Britanniques et près de 400 000 militaires sont envoyés outre-mer. L'entrée en guerre des États-Unis donne aux Alliés un sérieux avantage matériel et leur permet d'emporter la victoire en 1918. De nombreux traités de paix sont signés, dont le traité de Versailles avec l'Allemagne le 28 juin 1919.

La guerre de 1914-1918 aura fait plus de huit millions de morts, dont près de 60 000 Canadiens.


Le Canada

Au Canada, le premier ministre Wilfrid Laurier est en poste jusqu'en 1911. Sous sa gouverne, l'immigration incessante vers l'Ouest canadien entraîne la création de deux nouvelles provinces : la Saskatchewan et l'Alberta (1905).

Sir Laird Borden Son successeur, le conservateur Robert Laird Borden, occupera son poste de 1911 à 1920. Borden soutient l'autonomie du Canada face à la Grande-Bretagne dans les affaires internationales. Lorsque la guerre éclate, en 1914, son gouvernement, appuyé par la population en général, décide de soutenir les alliés en participant activement au conflit. L'enrôlement militaire se fait sur une base volontaire, jusqu'en 1917. Mais à cette date, les pertes trop nombreuses et le manque de recrues amènent Borden à mettre en place une mesure qui suscitera bien du mécontentement au Québec : la conscription. En même temps, il impose l'impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés pour financer l'effort de guerre, une mesure qui est dite temporaire. Mais le gouvernement ne pourra plus jamais s'en passer.

La guerre marque l'arrivée d'une certaine prospérité. L'économie et l'agriculture sont fortement stimulées et le chômage disparaît. Dans l'Ouest, les femmes ont droit de vote au niveau provincial dès 1916. L'ensemble des Canadiennes pourront voter aux élections fédérales à la fin de la guerre, en 1918. Il leur faudra cependant attendre 1922 pour qu'elles puissent le faire également dans les autres provinces. Seul le Québec fait exception : il n'accordera le vote aux femmes qu'en 1940.

Les tensions entre les anglophones et les francophones demeurent vives. L'Ontario adopte le Règlement 17 en 1912. Le gouvernement manitobain, quant à lui, supprime en 1916 les écoles bilingues, ce qui dans les faits entraîne l'abolition de l'éducation en français. L'année suivante, c'est au tour de la Saskatchewan d'imposer de nouvelles restrictions en s'inspirant du Manitoba.


Le Québec

Au Québec comme dans le reste du Canada, l'économie va bon train. Le capital injecté dans les manufactures triple, le profit généré par l'agriculture double et Montréal est en pleine expansion. Le mouvement syndical se développe en parallèle et ouvre la porte à une véritable législation sociale. Désormais, en vertu de La loi des établissements industriels de 1894 (Source : Commission des normes du travail du Québec), les enfants de moins de 14 ans n'ont plus le droit de travailler et l'employeur doit s'assurer que l'adolescent qui désire entrer à son service sait lire et écrire. On légifère également sur la question des accidents de travail : " En 1909, la loi concernant la responsabilité des accidents de travail et la réparation des dommages qui en résultent s'appuie sur la théorie du risque professionnel. (.) L'importance de cette législation vient du fait qu'elle est l'embryon de la Loi sur les accidents de travail qui assurera à l'ouvrier une certaine sécurité. " (Source : Canada - Québec : de 1867 à 2000, p.394-395)

Défilé anti-conscription à Montréal. Le premier ministre, le libéral Lomer Gouin, bénéficie d'une situation économique favorable et de l'impopularité des Conservateurs. Pendant 15 ans (de 1905 à 1920), il dirige le Québec, enlevant chaque mandat avec d'écrasantes majorités. Sous sa gouverne, le Québec étend son territoire en s'annexant, en 1912, l'Ungava qui portera le nom de Nouveau-Québec.

Pendant la guerre, l'abbé Lionel Groulx commence à enseigner l'histoire du Canada à l'Université de Montréal. C'est un nationaliste dont les idées influenceront grandement les Canadiens français. Lorsque le gouvernement fédéral impose, en 1917, la conscription, le peuple canadien-français montre son mécontentement. Henry Bourassa, fondateur du journal Le Devoir (1910), journal consacré à la défense des Canadiens français, se fait l'ambassadeur des francophones en s'opposant vigoureusement à la conscription.


Université de Montréal

Marie Gérin-Lajoie En 1902, l'Université Laval à Montréal met sur pied une chaire de clinique des maladies mentales et nerveuses. Elle continue de se développer avec l'incorporation, en 1906, de l'École de pharmacie de l'Université Laval de Montréal, première école technique au Québec. En 1907, la Chambre de commerce de Montréal ouvre l'École des Hautes Études Commerciales. En 1911, l'Université décerne son premier diplôme à une femme, Marie Gérin-Lajoie, bachelière en arts.

En 1915, l'abbé Lionel Groulx est nommé à la Chaire d'histoire du Canada, une chaire qui est rattachée à l'Université Laval de Montréal. Celle-ci obtient un nouveau statut en 1919 : un rescrit signé par le pape Benoît XV (8 mai 1919) établit l'indépendance de l'Université Laval de Montréal par rapport à l'Université Laval de Québec. La même année, un incendie cause des dégâts matériels importants à l'édifice principal situé rue St-Denis. Les dommages sont évalués à plus de 250,000$.


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