Marie-Victorin 1910 - - - Plante : l'érythrone d'Amérique
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Professeur au Collège de Saint-Jérome, puis de Saint-Léon (1903)

Collège St-Jérôme Le directeur du Collège de Saint-Jérôme a besoin d'un enseignant pour sa classe de cinquième. Le Provincial lui envoie le frère Marie-Victorin avec la recommandation suivante : "Un sujet de talent. Mais ne le placez pas trop haut " (Robert Rumilly, p.12).

On lui donne la classe de 5ième année, avant de le transférer à la classe de 4ième : " Le directeur essaya le frère Victorin dans la classe de cinquième année, pendant quelques jours, puis le fit permuter avec le professeur de quatrième année , plus âgé et plus expérimenté. " (Robert Rumilly, p.13). Le 7 juin 1903, le frère Marie-Victorin commence à tenir son journal, qu'il intitule " Mon Miroir ". Sur la page couverture, il écrit : Mes affections : Jésus et tout le reste en lui ".

Il accomplit sa tâche avec enthousiasme et révèle des dons pédagogiques étonnants : " Il éveille la curiosité de ses élèves et retient leur intérêt. Bref, il s'impose, sans le rechercher, par ses connaissances et par ses aptitudes. " (Robert Rumilly, p.14). Sa santé, toutefois, est précaire. Le 27 décembre 1903 survint une première hémorragie, qui sera suivie de quatre autres. Il souffre d'une forme de tuberculose. On lui prescrit du repos et du grand air.

Académie St-Léon de WestmountPour se distraire, il aménage avec le frère Alexandre l'érablière du collège et prête son aide au fermier France Bastien. La nature, devenue nécessaire à sa santé, l'intéresse au plus haut point. Il se passionne pour les fleurs. En mars 1904, son père lui fait cadeau d'un microscope.

À la rentrée de 1904, on l'envoie au Collège Saint-Léon de Westmount seconder le directeur-fondateur. C'est une expérience difficile. Il n'aime pas trop Westmount mais aime ses élèves. Les conditions physiques pénibles (l'école est froide et sale) l'amène à faire un séjour à l'infirmerie le 23 novembre 1904. À sa sortie, on l'envoie au Collège de Longueuil, une école située dans un milieu rural plus susceptible de lui convenir.


Professeur au Collège de Longueuil

Vieux collège de Longueuil Il a 20 ans. Le Collège de Longueuil, mi-commercial mi-secondaire, lui permet de donner sa pleine mesure. Il enseigne à la quatrième classe la composition française, la géométrie et l'algèbre. Il n'était pas bon, dit-on, il était merveilleux : " Il voyait plus grand et plus large que les autres. Il communiquait non seulement la connaissance, mais le goût, l'amour de la chose enseignée : religion, science ou littérature. " (Robert Rumilly, p. 20).

Il est abattu lorsque de nouvelles hémorragies survinrent : sa vie, sa carrière allaient-elles être gâchées par la maladie ? Religieux avant tout, il se résigne à accepter la volonté divine.

C'est à ce moment qu'il approfondit son intérêt pour la botanique. Il établit des contacts avec de grands spécialistes dont le professeur Merritt Lyndon Fernald de l'université Harvard, reconnu comme la plus grande autorité de la flore du nord-est de l'Amérique. Puis, en septembre 1905, le professeur Rolland-Germain, un Français, fait son entrée au Collège. C'est le début d'une collaboration qui durera toute la vie.


Cercle La Salle

Cercle La Salle (1909-1910) En novembre 1906, le frère Marie-Victorin, la tête toujours pleine de projets, fonde un cercle littéraire destiné aux étudiants du collège. Le Cercle a pour objectifs de :

  • promouvoir l'étude de la littérature française ;
  • familiariser les membres avec les questions d'ordre religieux, national, historique ou social ;
  • former à la parole en public.

Il lui donne le nom du fondateur des Frères des Écoles chrétiennes, Jean Baptiste de La Salle. C'est un véritable succès. À chaque séance, les 30 à 40 membres y traitent de sujets aussi variés que le Canada, la forêt, la presse, les personnages célèbres, etc. On y monte des pièces de théâtre (deux ou trois par année), dont la pièce Charles Le Moyne, écrite par Marie-Victorin lui-même. Le Cercle encourage aussi les manifestations musicales de l'orchestre collégial. Le frère Marie-Victorin préside chaque séance. Au cours des vingt prochaines années, il en présidera plus de 600 et composera plusieurs ouvres littéraires à l'usage du Cercle.

En 1908, le Cercle se joint à l'Action catholique de la jeunesse canadienne-française (ACJC), fondée en 1903. Sa popularité amène le frère à créer le Cercle des Anciens, en 1910. À partir de 1911, il effectue avec eux plusieurs retraites fermées, les premières années à la maison de La Broquerie de Boucherville. Parmi les retraitants, Camillien Houde, qui jouera plus tard un rôle important pour la création du Jardin botanique.


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