Marie-Victorin 1939 - - - Plante : Ronce d'Amérique (Pereskia aculeata)
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L'Institut de géologie

F. Marie-Victorin dans son bureau de l'Institut botanique Le frère Marie-Victorin ne veut pas que sauver l'Université, il souhaite aussi la réformer. Sept années après qu'il ait présenté dans Le Devoir un plan d'organisation des certificats de sciences naturelles ( Les sciences naturelles dans l'enseignement supérieur, Le Devoir, 6, 7 octobre 1930), il milite pour la formation de nouveaux instituts, à commencer par un Institut de géologie. Quelle meilleure tribune que celle que lui offre la présidence de la Société canadienne d'histoire naturelle pour vendre son idée ?

Texte du discours intitulé « Pour un Instut de géologie » Ainsi, le 26 janvier 1937, il donne son discours présidentiel qu'il intitule " Pour un Institut de géologie ". Il rappelle à son auditoire l'importance de cette science pour l'interprétation de l'histoire humaine : " Par l'introduction du facteur temps dans le domaine de la pensée, la Géologie place la nature, l'humanité et l'histoire dans leur vraie perspective par rapport à nous. ". Et il conclut sur la nécessité de former de nouveaux géologues et de nouveaux ingénieurs des mines, s'appuyant sur les propos du chef du service minéralogique du ministère fédéral des Mines, M. Eugène Poitevin, qui prédit que les ressources minières vont bientôt dépasser les ressources de l'agriculture.

Lettre du f. Marie-Victorin à Georges Baril Le discours a son petit effet. De plus, la requête du frère Marie-Victorin est officiellement endossée par l'ACFAS (Association canadienne-française pour l'avancement des sciences). Le gouvernement Duplessis répond à l'intérêt suscité en fondant une école de géologie, qu'on appellera l'École des Mines. Les universités Laval et de Montréal, ainsi que l'École Polytechnique, qui forme des ingénieurs depuis soixante ans et dont le directeur Adhémar Mailhiot, est un spécialiste en génie minier, rivalisent entre elles pour toucher la subvention de 100 000 dollars prévue pour la fondation de l'École. Le frère Marie-Victorin ne prend pas partie, mais invite les institutions à s'entendre. C'est finalement l'Université Laval qui l'emporte et une convention s'établit sous l'égide du frère : les géologues de carrière seront formés à l'École des mines alors que la Faculté des Sciences de l'Université de Montréal gardera son enseignement de la géologie comme complément de culture générale (Robert Rumilly, p.290).

Père Léo G. Morin Toutefois, l'Université de Montréal ne perd pas tout, elle aura son Institut de géologie. À la mort d'Adhémar Maillot, la chaire de géologie de l'École Polytechnique est transférée à l'Université de Montréal et offerte au père Léo Morin, que le frère Marie-Victorin a envoyé étudier à l'École des mines. L'École Polytechnique s'oppose à ce que l'Université de Montréal nomme son nouveau département " Institut ". Mais le nom d'Institut de géologie prévaut rapidement. En septembre 1938, l'Institut de Géologie de l'Université de Montréal donne ses premiers cours. Le frère Marie-Victorin y dirige quelques-uns de ses élèves dont Ernest Rouleau qui y complètera sa licence. Par un étrange détour du destin, le frère a fini par avoir ce qu'il souhaitait. Il est radieux : " Avec l'Institut botanique et l'Institut de zoologie, le bloc des sciences naturelles est complet à l'Université de Montréal ! "

En 1942, l'Institut devient le Département de géologie. Ce dernier sera fermé en 2000, l'Université de Montréal ayant décidé de se retirer de ce champ d'études.


L'École de la route

Étudiants de l'École de la route En 1930, le frère Marie-Victorin mettait sur pied des cours de vacances formés d'excursions et d'initiations aux travaux botaniques. Ces cours de vacances, qui prendront officiellement le nom d' " École de la route " en 1940, serviront en partie à former des directeurs pour les Cercles des jeunes naturalistes. Chaque été, les futurs directeurs, le plus souvent de jeunes professeurs, et leur maître partent en expédition pour trois ou quatre semaines, parfois en autobus, parfois en plusieurs voitures. Ils parcourent les routes du Québec selon un itinéraire planifié d'avance par le frère lui-même. Ne croyez pas qu'ils ne travaillent pas dur ! Le rythme est intense, car il y a de beaucoup de terrain à explorer et de nombreuses plantes à découvrir !

Le personnel enseignant de l'Institut botanique les accompagne lors de ces expéditions. Pendant plus de dix ans, ils sillonneront les routes de Contrecoeur, Sainte-Geneviève, Saint-François-de-Sales, Saint-Jérome, Longueuil et bien d'autres encore. Ils étudieront, entre autres choses, les formations géologiques du Bouclier laurentien, les sables de Berthier et les plantes aquatiques des abords du Saint-Laurent. Puis, la guerre et les restrictions d'essence viennent interrompre les randonnées. Heureusement que l'École a eu le temps de former plusieurs directeurs pour les CJN, qui sont en pleine expansion ! Et puis, le frère a d'autres projets dans sa poche.


L'École de l'Éveil

Inauguration de l'École de l'Éveil, 1935 Le frère Marie-Victorin encourage Marcelle Gauvreau lorsqu'elle lui fait part, en 1935, de son désir de fonder une école d'initiation à l'histoire naturelle pour les enfants de quatre à sept ans. Depuis plusieurs années déjà, il entretient une amitié privilégiée avec cette femme dont le père, le docteur Joseph Gauvreau, est un bon ami à lui. Sa fille, Marcelle, a suivi les cours de botanique du frère et a travaillé à plusieurs de ses projets dont La Flore laurentienne. Toujours enthousiaste à l'idée de répandre les plaisirs botaniques et d'éduquer de jeunes esprits, le frère Marie-Victorin assure sa collaboratrice de son appui et lui suggère un nom pour son école : l'Éveil.

Le 15 novembre 1935, il préside à l'inauguration de l'École de l'Éveil à l'hôtel Pennsylvania, située sur la rue Saint-Denis. Il est fier de cette réalisation, qu'il considère un peu sienne, comme il l'écrit à sa soeur, mère Marie-des-Anges, dans une lettre datée du 2 mars 1936 :

P.-S. " L'Éveil " est un grand succès ! C'est un peu " mon école ", tu sais. Et c'est surtout un fruit d'une intelligence claire, fécondée par un grand coeur !  (Gilles Beaudet, Confidence et combat, Lettres (1924-1944) frère Marie-Victorin, é. c., p.59)

La Cité des plantes

Programme de la troisième année (1943-1944) de la série radiophonique La Cité des plantes. En 1941, Aurèle Séguin organise une série d'émissions éducatives sur les ondes de Radio-Canada et fait appel à Marie-Victorin pour développer une série de 26 émissions radiophoniques sur la botanique. Ce dernier saute sur sa chance et enrôle ses habituels collaborateurs dans l'aventure. C'est le début de La Cité des plantes, un programme d'initiation à la botanique sous forme de causeries, qui s'insère dans une série d'émissions éducatives de Radio-Canada, connues sous le nom de Radio-Collège. Chaque année, de la mi-octobre à la mi-avril, le frère Marie-Victorin et ses collaborateurs partagent avec l'ensemble de la population les plaisirs de la découverte scientifique. Sa dernière causerie radiophonique est « Voyez les Lis des champs », préparée peu de temps avant sa mort, elle sera lue par Jules Brunel en octobre 1944, soit après le décès du Frère Marie-Victorin. C'est d’ailleurs Jules Brunel qui assurera la relève de cette belle initiative.. (les textes sont disponibles à la bibliothèque du Jardin botanique)


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