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Dès les années 50, les étudiants de la Faculté de médecine dentaire visitent les écoles primaires

Article paru dans FORUM 04 septembre 2007 


Examen dentaire, Photographie d'un examen de la mâchoire d'un enfant, [19-]. Photo Henri Paul. Fonds Bureau e l’information (D0037). 1FP,03381
Examen dentaire, Photographie d'un examen de la mâchoire d'un enfant, [19-].  Photo Henri Paul. Fonds Bureau e l’information (D0037). 1FP,03381

L’École de chirurgie dentaire de l’Université Laval à Montréal est créée en 1904 par les Drs Eudore Dubeau, Joseph Nolin et J. G. A. Gendreau. Quand l’Université de Montréal obtient son autonomie en 1920, l’unité devient l’École de chirurgie dentaire. Eudore Dubeau en sera le premier doyen, de 1920 à 1944. C’est en 1973, au moment du remaniement de ses structures, que l’École adopte le nom de Faculté de médecine dentaire.

La médecine dentaire a énormément évolué depuis plus d’une décennie et l’idée de la prévention et de l’hygiène buccale s’est imposée graduellement. C’est dans les années 50 que ces termes prendront tout leur sens et que différentes mesures seront instaurées. Le Dr Bouillon, professeur d’hygiène dentaire, écrit au Dr Ernest Charron, doyen de la Faculté de chirurgie dentaire en 1956, que la fluoration des eaux de consommation «favorise une immunité partielle de la carie dentaire chez ceux qui boivent de cette eau fluorée, pendant la période de calcification des dents permanentes». Dans les mêmes années, de grandes campagnes de publicité préconisent l’usage de la brosse à dents, de la soie dentaire et de dentifrices fluorés. Dès le départ, la Faculté sensibilise ses étudiants à la prévention. «En deuxième année, le programme les obligera à se rendre dans les écoles primaires pour rencontrer des enfants de six à huit ans et leur enseigner comment bien prendre soin de leurs dents en insistant sur la consommation modérée d’aliments sucrés» (Lussier, p. 102).

Cependant, nous le savons, les changements sont lents et les résultats pas toujours immédiats. Une étude intitulée La santé buccale des étudiants de l’Université de Montréal, en 1965, nous informe que, sur un total de 5108 étudiants examinés, 9,2 % sont complètement édentés dont 6,73 % n’ont pas encore atteint l’âge de 30 ans. L’édentation serait plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Les données de ce rapport ne sont guère reluisantes: on peut y lire que la moyenne de caries non traitées est de 7,5 par étudiant et que le maximum de caries, soit 9, se rencontre chez les étudiants âgés de 20 à 29 ans. Les Drs Hébert, Denhez, Fontaine et Simard concluent ce rapport en invoquant l’état d’urgence de la situation. «Il reste, pour le moment, que les étudiants entrent à l’Université handicapés par une santé dentaire déplorable. Il faut leur apporter de l’aide car, dans la majorité des cas, le cout des soins que requiert leur état est, pour eux, prohibitif: c’est une question d’intérêt général qui doit toucher les gouvernements, les éducateurs et, surtout, les professionnels des soins dentaires.»

Quarante ans plus tard, la Faculté de médecine dentaire peut être fière de sa contribution à l’éducation et à la prévention de la santé buccale et dentaire; les sourires et la blancheur des dents des nouvelles générations en sont la preuve.

Sources:

Division des archives, Université de Montréal, Fonds du Secrétariat général (D0035).

Jean-Paul Lussier, La Faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal, 1904-2004: cent ans d’excellence, un siècle de progrès, Montréal, Les Éditions Québec Amérique, 2004, 162 p