Station biologique de Trois-Pistoles
Source : DGDA, Fonds Georges Préfontaine. P0001/A,0316.
Au printemps de 1929, Georges Préfontaine est présenté aux membres de la Société Provancher. Fondée dix ans plus tôt par des hommes d’affaires de Québec passionnés de nature et habitués à fréquenter les eaux de l’estuaire du Saint-Laurent, la Société Provancher est un organisme sans but lucratif voué à la protection et à l’étude de la nature, notamment du golfe, du fleuve et de son littoral, et à la vulgarisation des sciences naturelles.
Au moment de rencontrer Georges Préfontaine, les membres de la Société Provancher souhaitent depuis plusieurs années susciter l’établissement d’une station de biologie marine sur les rives de l’estuaire du Saint-Laurent (Michaud, 1989, p. 48). Ils sont donc très heureux de recruter le jeune professeur de biologie comme membre de leur société et d’obtenir rapidement de lui un rapport scientifique approfondi sur la situation biologique spécifique du Saint-Laurent. L’objectif de ce rapport est de présenter au gouvernement d’Alexandre Taschereau les arguments qui le convaincront de la nécessité d’établir une station de biologie marine sur les rives de l’estuaire du Saint-Laurent et d’accorder à la Société Provancher les subventions nécessaires à son établissement et son maintien. Des études hydrographiques sur le déplacement des courants marins dans l’estuaire du Saint-Laurent démontrent que Trois-Pistoles constitue le site idéal pour y établir une station de biologie marine. Ce site est donc retenu.
Alors que l’engagement du gouvernement se fait attendre, au début de juillet 1929, Georges Préfontaine installe un premier laboratoire, rudimentaire, à l’étage d’un chalet de Trois-Pistoles. Il effectue ses premiers relevés sur la grève et débute ses recherches sur la faune intertidale, qui dureront tout l’été. Il revient poursuivre ses recherches à l’été de 1930, accompagné cette fois du frère Marie-Victorin et de ses assistants, venus étudier la flore des Îles Rasades et de l’Île aux Basques, au large de Trois-Pistoles. De ces travaux, Georges Préfontaine publiera un article dans la première revue scientifique que fait paraître la Société Provancher, en 1931 (Michaud, 1989, p. 53-55).
Entretemps, l’idée de doter l’Université Laval d’un institut de biologie a pris forme et celle-ci s’est vu accorder à cette fin une subvention annuelle de cinquante mille dollars par le gouvernement Taschereau. C’est alors vers l’Université Laval que se tourne la Société Provancher pour la création d’une station de biologie marine à Trois-Pistoles : cette fois, elle obtient gain de cause.
Source : DGDA, Fonds Georges Préfontaine. P0001/A,0376.
L’Université Laval acquiert une maison bâtie sur un terrain situé à l’entrée du quai de Trois-Pistoles pour y aménager la nouvelle station de biologie marine. Tout près, une autre maison est achetée pour y loger le personnel. Dans le premier rapport de la Station, en 1931, Georges Préfontaine publie ses « Notes préliminaires sur la faune de l’estuaire du Saint-Laurent dans la région de Trois-Pistoles ».
Chaque été, jusqu’en 1934, Georges Préfontaine participe aux travaux de recherches de la Station de biologie de Trois-Pistoles aux côtés de chercheurs de l’Université Laval. Le bateau de la station, le Laval SME, effectuera au cours des étés 1932, 1933 et 1934 « quelque cent-quinze dragages sur une bande de l’estuaire comprise entre L’Isle-Verte et Pointe-au-Père au sud, entre Tadoussac et le cap Colombier au nord. » (DGDA, Fonds Georges Préfontaine. P0001/A,0316, 12)