Passer au contenu

/ Archives et gestion de l’information

Je donne

Rechercher

À la découverte de la musique russe (1896-1929)

 

« Monsieur Descarries est très musical, comprend et apprécie le style et les œuvres des grands maîtres, en outre il peut par son exécution les faire apprécier et admirer à ses auditeurs. »

Lettre de recommandation de L. Conus, 9 mai 1923

 

L’enfance d’Auguste Descarries, ses années d’études à Montréal et de jeune boursier à Paris sont baignées de musique. Au fil des apprentissages, des découvertes et des rencontres déterminantes, Auguste Descarries façonne son identité musicale, profondément imprégnée du néoromantisme russe.


Un talent précoce

Né à Lachine (Montréal) le 26 novembre 1896, Auguste Descarries est le benjamin d’une famille de six enfants. Il est le fils de Célina-Elmire Lepailleur, formée à la musique auprès de Victoria Cartier, et de Joseph-Adélard Descarries, avocat, maire de Lachine et député conservateur provincial, puis fédéral. Le milieu aisé et cultivé dans lequel il grandit est propice à l’éclosion du talent musical du jeune Auguste. C’est à 14 ans qu’il composera sa première œuvre complète, une valse pour piano dédiée à sa sœur Rose.

Auguste Descarries et sa soeur Marie Rose dans la cour de la maison familiale, rue Saint-Joseph, Lachine (Montréal), [1903?]. 1 photo : épreuve n&b.
Archives UdeM, P0325/E,D0011.0001
Photographie montrant Auguste Descarries et de sa soeur Marie Rose dans la cour de la maison familiale.
Famille d'Auguste Descarries, [1904?]. 1 photo : épreuve n&b.
Collection de la famille Descarries
Photographie montrant la famille d'Auguste Descarries
Première page de la Valse (Rose) pour piano, 1910. 1 document textuel (2 p.) : partition manuscrite.
Archives UdeM, P0325/D,D0089
Image de la première page de la Valse (Rose) pour piano.

Les premières influences

Musicien précoce, le jeune Auguste est sollicité comme remplaçant organiste, même si ses courtes jambes n’atteignent pas le pédalier. Les services religieux lui permettent d’exercer ses talents d’improvisateur, que des témoins de l’époque qualifient de prodigieux. Il entreprend des études musicales méthodiques, en particulier auprès d’Alfred Laliberté et de Rodolphe Mathieu, lequel lui adressera des félicitations lorsqu’il remportera le Prix d’Europe, en 1921. Descarries ne quittera pas Montréal sans y avoir offert un récital d’adieu, le 15 novembre 1921. Il s’embarque ensuite pour Paris avec sa nouvelle épouse, Marcelle Létourneau.

Première page de la composition Tristesse, juillet 1919. 1 document textuel (4 p.) : partition manuscrite.
Archives UdeM, P0325/D,D0086
Image de la première page de la composition Tristesse
Mot de félicitations du compositeur canadien Rodolphe Mathieu pour l'obtention du prix d’Europe, 19 juillet 1921. 1 document textuel (3 p.) : lettre manuscrite.
Archives UdeM, P0325/A,D0003.0004
Image de la première page d'un mot de félicitations du compositeur canadien Rodolphe Mathieu pour l'obtention du prix d’Europe
Affiche d'un récital présenté à la salle de l'Hôtel Windsor le 15 novembre 1921, peu avant le départ d'Auguste Descarries pour la France. 1 document textuel : affiche publicitaire.
Archives UdeM, P0325/G,D0001.0001
Image de l'affiche d'un récital présenté à la salle de l'Hôtel Windsor le 15 novembre 1921, peu avant le départ d'Auguste Descarries pour la France

Un musicien à Paris

À Paris, Descarries est orienté très tôt vers l’enseignement prodigué par des musiciens russes réfugiés dans la Ville Lumière durant la Révolution bolchévique, dont Léon Conus pour le piano et Georges Catoire pour l’écriture. À l’appui d’une demande de bourse de Descarries pour prolonger son séjour parisien, Léon Conus, s’adressant au ministre canadien Athanase David, parle d’un élève « dévoué à son art et travailleur énergique ». Au cours de ses huit années outre-mer, Descarries fréquente également Rachmaninov, Glazounov et Medtner, qui influenceront durablement son style. Comme eux, il s’exprime dans un langage romantique qu’il module dans les limites des formes classiques.

Lettre de recommandation des compositeurs russes Léon Conus et Georges Catoire au ministre Athanase David, 9 mai 1923. 1 document textuel (4 p.) : lettre manuscrite.
Archives UdeM, P0325/A,D0003.0001
Image de la première page d'une lettre de recommandation des compositeurs russes Léon Conus et Georges Catoire au ministre Athanase David
Portrait dédicacé du compositeur russe Nikolaï Karlovitch Medtner, 3 mai 1928. 1 photo : épreuve n&b et encadrement.
Archives UdeM, P0325/E,D0007.0001
Portrait dédicacé du compositeur russe Nikolaï Karlovitch Medtner
Spectateurs de la salle du Conservatoire national de musique et de déclamation pendant un récital d'adieu d'Auguste Descarries, Paris, 27 février 1929 / Henri Manuel. 1 photo : épreuve n&b et encadrement.
Archives UdeM, P0325/E,D0001.0001
Photographie montrant des spectateurs de la salle de l'Ancien Conservatoire pendant un récital d'adieu d'Auguste Descarries à Paris

Une œuvre phare : Rhapsodie canadienne

« Premier concerto écrit au Québec », d’après la musicologue Marie-Thérèse Lefebvre, la Rhapsodie canadienne pour piano et orchestre est composée en plein séjour parisien (1927) et bénéficiera des conseils de Nikolaï Medtner. Descarries l’élabore en vue d’une participation à un concours canadien qu’il ne remportera pas, mais qui suscitera la sympathie du public et des critiques. Cette première œuvre d’importance, basée sur les thèmes folkloriques « Marianne s’en va-t-au moulin » et « Isabeau s’y promène », lui reste étroitement associée.

L’extrait présenté ici est une réduction pour piano seul, réalisée et interprétée par Isabelle David (2022). Il est tiré de l'album Souvenirs d’Auguste Descarries et diffusé avec l'aimable autorisation de Leaf Music et d'Isabelle David.

Première page de la Rhapsodie canadienne, version pour piano et petit orchestre, [entre 1920 et 1928]. 1 document textuel : partition manuscrite.
Archives UdeM, P0325/D,D0071
Image de la première page de la Rhapsodie canadienne, version pour piano et petit orchestre
Accueil
Icône pour revenir à la page d'accueil de l'exposition