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La petite histoire des grandes facultés: la Faculté de pharmacie

 Article paru dans FORUM: 15 octobre 2007 


Laboratoire à la Faculté de pharmacie [196?]. Fonds Bureau de l'information (D0037). 1FP03708.
Laboratoire à la Faculté de pharmacie [196?]. Fonds Bureau de l'information (D0037). 1FP03708.

La Faculté de pharmacie a d’abord été l’École de pharmacie Laval, fondée en 1906. La Commission des études de l’Université de Montréal, à sa séance du 29 octobre 1942, lui permettra d’accéder au rang de faculté. Cet honneur est compréhensible puisque, depuis sa fondation, l’École ne cesse d’élargir son programme d’enseignement et de créer de nouveaux cours. Si, en 1906, l’ensemble des cours totalise 225 heures, il s’élève à 1200 heures, dont 800 de travaux pratiques, en 1942. Au programme existant s’ajoutent des cours de chimie biologique et de pharmacodynamie, théoriques et pratiques, des cours d’hygiène et des cours de pharmacologie théorique et pratique offerts aux étudiants en médecine.

Soucieuse de rehausser le prestige de la profession, la Faculté de pharmacie établit des conditions d’inscription plus sévères. Pour être admis comme « élève régulier », l’étudiant doit être titulaire d’un baccalauréat ès arts d’une université reconnue. Cette formation préalable permet aux étudiants d’acquérir une culture classique assurant ainsi à la profession « une élite intellectuelle ».

Les couleurs de l’École et les emblèmes changent lorsque l’Université de Montréal obtient son autonomie, en 1920. Les étudiants réclament un drapeau neuf. Le conseil de la Faculté lance de son côté une campagne de souscription et demande la participation de ses membres. « Nous prions donc nos aimables confrères qui n’ont pas fait leur part de ne pas retarder et ceux qui peuvent faire mieux de ne pas se faire prier. » Un nouveau drapeau sera béni le jour de l’Immaculée-Conception et fête du patron de l’École, saint Nicolas. Le drapeau est fait de soie et brodé à la main avec un fil d’or et un fil d’argent. Il est noir et orange avec un liseré bleu portant l’écusson en son centre.

La camaraderie et l’esprit désinvolte des étudiants donnaient lieu à diverses manifestations de l’esprit et de la plume. Dans une chronique du Quartier latin du 21 janvier 1926 intitulée « Conseils d’un ainé » et s’adressant au débutant en pharmacie, l’auteur écrit: « Quand un bon client entre chez toi, ne va pas lui vanter sa bonne santé, il n’achètera rien, mais place une petite restriction, par exemple “Bonjour, monsieur, vous êtes bien à part vos reins?” Tu cours la chance de lui vendre un emplâtre. De même, lorsqu’il te quitte, ne lui dis pas adieu, mais fais-lui plutôt une bonne recommandation, dans ce genre: “Si ce que l’on vous a vendu n’est bon à rien, revenez nous voir, on vous donnera quelque chose de meilleur.” Avec ces quelques notions, tu as de quoi éviter les bévues des débuts et l’espoir d’un terme plus long dans la pharmacie. »

Espérons que tous les pharmaciens n’ont pas suivi ces conseils à la lettre!