Lionel Groulx (1878 – 1967)
Docteur en philosophie et en théologie de l’Université de la Minerve à Rome, celui que Claude Ryan a déjà qualifié de « père spirituel du Québec moderne », obtient en 1915 une chaire d’histoire canadienne à l’Université de Montréal. Il en restera le titulaire jusqu’à sa retraite en 1949 et exercera une influence considérable sur les premières générations d’historiens universitaires du Québec. Premier professeur à temps plein de la Faculté des lettres, il a fondé l’Institut d’histoire, qui deviendra en 1962, sous la direction de Michel Brunet, le Département d’histoire de l’Université de Montréal. On lui doit également la fondation de l’Académie canadienne-française et l’Institut d’histoire de l’Amérique française, qu’il dirigera pendant 20 ans et qui publiera la revue la plus importante dans le domaine de l’histoire au Québec, la Revue d’histoire de l’Amérique française.
Prêtre, homme de lettres, essayiste, romancier et historien, Lionel Groulx a laissé une œuvre écrite monumentale. Les quatre tomes de son Histoire du Canada français, qui offre une synthèse des cours publics qu’il donnait à l’Université, ont ouvert la voie à une réinterprétation de notre passé et fourni une caution scientifique au nationalisme canadien-français d’avant la Révolution tranquille. Docteur honoris causa de l’Université de Montréal, de l’Université Laval et de l’Université de Saint-Jean de Terre-Neuve, Lionel Groulx a reçu le prix Ludger-Duvernay, le prix Pfizer, le prix du Grand Jury des lettres pour l’ensemble de son œuvre, le prix de l’Académie française et la médaille Léo-Pariseau de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences. Pour honorer sa mémoire, l’Université de Montréal baptisait en 1970 Pavillon Lionel-Groulx le nouvel édifice qui abrite encore aujourd’hui la plupart des départements de lettres et de sciences sociales.