Frère Marie-Victorin (1885 – 1944)
« Le père de l’université moderne au Québec », comme l’appelait son principal disciple Jacques Rousseau. Connu du grand public pour avoir fondé le Jardin botanique de Montréal, Marie-Victorin fut un botaniste de réputation internationale et une figure de proue du mouvement scientifique canadien-français dans la première moitié du XXe siècle.
Nommé professeur de botanique à l’Université de Montréal en 1920, le frère Marie-Victorin met sur pied l’Institut botanique et entreprend avec ses collaborateurs de dresser l’inventaire complet de la flore québécoise. En 1935, il publie le résultat de ses recherches sous le titre, La flore laurentienne. Richement illustré, ce livre phare va vite devenir la bible des botanistes québécois et sera périodiquement réédité par les Presses de l’Université de Montréal. L’herbier que Marie-Victorin constitue au cours de ses innombrables herborisations partout au Québec est considéré comme l’un des plus riches en Amérique du Nord et constitue encore de nos jours le joyau du Jardin botanique.
Vulgarisateur hors pair, Marie-Victorin a été de tous les combats en faveur des sciences. Cofondateur de l’Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (ACFAS), il a dirigé la Société canadienne d’histoire naturelle et s’est engagé très activement dans les Cercles de jeunes naturalistes. Sa thèse sur les filicinées du Québec lui a valu en 1923 le prix David, prix qu’il remporta à nouveau en 1931. Figure publique, il jouissait d’une grande popularité, ce qui lui a permis d’obtenir des fonds de recherche pendant la Crise et de mener à terme ses ambitieux projets avant sa mort accidentelle, en 1944. Depuis 1977, le gouvernement du Québec décerne le prix Marie-Victorin à un chercheur qui s’est illustré dans le domaine des sciences de la nature.