Doctorats honoris causa
De tous les grades universitaires, le doctorat honoris causa est celui qui s’obtient sans que le récipiendaire ait nécessairement fait des études universitaires. En France, le titre de Docteur honoris causa est créé par décret du 20 juin 1918 pour honorer d’illustres étrangers qui rendent d’éminents services aux Sciences, aux Lettres, aux Arts, à l’Université, à la France. (1)
La première « collation solennelle des grades » a eu lieu le 28 mai 1926 au Théâtre Saint-Denis. Dans les règlements révisés de l’Université de Montréal en 1927, on indique le protocole qui régit cet événement.
L’Université de Montréal, créée en 1920, a emprunté à la France cette coutume pour honorer des personnalités d’ici et de l’étranger. Dès 1920, elle remet un premier Doctorat honoris causa à Isaïe Préfontaine en sciences commerciales.
Dans le Guide relatif au choix des DOCTEURS HONORIS CAUSA de l’Université de Montréal, on mentionne le critère suivant: « Cette distinction est accordée pour reconnaître la compétence et l’excellence de personnalités nationales ou internationales dans les principaux domaines de l’activité humaine: scientifique ou littéraire, culturel ou social, politique ou économique, administratif ou financier, etc. Cette distinction peut également être accordée à des personnes qui ont apporté, à quelque titre que ce soit, une contribution insigne au développement de l’Université de Montréal. » C’est au Comité exécutif que revient la décision d’octroyer ou non ce titre. La remise des doctorats honoris causa se fait, règle générale, lors de la collation des grades. Il arrive que des doctorats soient remis en dehors de cet événement à des personnalités qui nous visitent et qui se sont mérité cet honneur.
Le nombre de remise de doctorats honoris causa a varié selon les années. Un événement particulier a fourni l’occasion à un débordement de remise de doctorats honoris causa. Lors de l’inauguration de l’immeuble principal, le 3 juin 1943, quarante diplômes ont été remis. Mgr Émile Chartier, vice-recteur de l’Université justifie ce nombre par le propos suivant: « La collation de cet après-midi, ce fut ce qu’elle devait être: cet hommage d’amitié, de reconnaissance et de respect. » Quand on regarde les récipiendaires, on constate que les pouvoirs politiques fédéral, provincial, municipal, religieux, les artisans de la construction, les professeurs qui ont contribué par leurs compétences à former les étudiants et les amis de la culture française ont été au nombre des élus. (2)
La remise des Doctorats honoris causa s’est effectué selon un protocole qui a varié avec le temps. (3) Actuellement, le récipiendaire est présenté par un parrain, puis il reçoit son parchemin et signe le livre d’or. Un des récipiendaires est nommé pour présenter les remerciements d’usages.
Le livre d’or comprend une enluminure ou une illustration qui personnalise chacun des récipiendaires.
(1) Journal officiel de la République française, 20 juin 1918.
(2) Chartier, Émile, mgr. L’esprit d’une collation de grades in Université de Montréal. Gala d’inauguration 3 juin 1943 sous les auspices de l’Association générale des diplômés de l’Université de Montréal: 19, 21.
(3) Université de Montréal. Recueil officiel. Guide relatif au choix des Docteurs Honoris Causa de l’Université de Montréal. 10.20