Passer au contenu

/ Archives et gestion de l’information

Je donne

Rechercher

Le Café Campus a ouvert ses portes en 1967

Article paru dans FORUM: Volume 41 - numéro 21 - 19 février 2007


Georges Dor en 1967. Archives de la famille Dor. Photo: Jean-Pierre Leclerc.
Georges Dor en 1967. Archives de la famille Dor. Photo: Jean-Pierre Leclerc.

Le projet d’une boite à chansons, genre très en vogue au Québec à cette époque, murissait depuis le début des années 60. Souvent relégué aux oubliettes, il renaissait obstinément, succédant à l’effervescence des campagnes électorales de l’AGEUM.

Les défis étaient de taille pour ses jeunes promoteurs; il fallait d’abord trouver un local suffisamment grand et qui conviendrait aux activités envisagées. Le désir des étudiants était de recréer l’ambiance d’un quartier latin, de constituer un centre de vie culturelle tel le Café de Flore, à Paris. On songea tout d’abord à une ancienne église anglicane située rue Jean-Brillant, mais les travaux de réfection se seraient avérés trop couteux. Le seul local disponible dans le quartier semblait être cette grande salle dénudée située à l’angle de l’avenue Decelles et du chemin Queen-Mary et qui avait servi de cafétéria d’urgence lors du boycottage de la cafétéria de l’UdeM en 1966. Il fallait maintenant voir comment on allait rentabiliser ces 8000 pieds carrés.

 

La diversité des services offerts et la durée d’exploitation, jusqu’à 16 heures par jour, semblaient être la solution. Le Café Campus sera effectivement ouvert tous les jours de 8 h à minuit et sera à la fois restaurant le jour et tour à tour boite à chansons, discothèque, jazzthèque, salle de théâtre, de réception et de réunion le soir. L’âge minimal requis pour les soirées de discothèque est de 20 ans; le prix de la bière et du vin est de 0,40 $.

Le 10 février 1967 sera le soir de l’avant-première étudiante avec en vedette Georges Dor et Stéphanie. Quelques avant-premières plus tard a lieu l’ouverture officielle dans une joyeuse atmosphère avec cocktail de lancement, illustres invités, bar ouvert et prestation d’artistes. Et ce ne sera qu’un début, plusieurs personnalités de la scène culturelle québécoise s’y produiront: Jean-Pierre Ferland, Jean-Guy Moreau, Pauline Julien, Louise Forestier, Robert Charlebois, Claude Dubois, les Cyniques, etc.

De nombreux étudiants y occuperont divers emplois: ils seront disques-jockeys, préposés à la restauration, aux services aux tables, à l’éclairage, à la mise en scène, au son; d’autres encore s’essaieront à la chanson, à la poésie, à la musique ou à la comédie. Le Café poursuivra ses activités à la même adresse jusqu’en 1993, année où il déménagera rue Prince-Arthur à la suite de multiples plaintes des résidants du quartier.

Sources:

Division des archives, Université de Montréal. Fonds de l’Association générale des étudiants de l’Université de Montréal (P0033). Le Quartier latin, 1967.